KALSIOM – PORTRAIT
Créée en avril 2020, KALSIOM est une biotech brestoise, dont l’objectif est de développer des thérapies innovantes « first-in-class » pour le traitement des maladies inflammatoires auto-immunes pour lesquelles il existe un besoin médical non satisfait. La société développe des anticorps monoclonaux thérapeutiques modulant la signalisation calcique dans les lymphocytes B.
Le fruit de 15 années de recherche
KALSIOM découle des recherches menées depuis 15 ans par Olivier MIGNEN, co-fondateur scientifique de la start-up, au sein de l’Université́ de Bretagne Occidentale* en étroite collaboration avec le Centre Hospitalier Régional Universitaire de Brest. Les travaux de recherche ont permis dès 2014 des premiers dépôts de brevet, puis de 2016 à 2019 la réalisation de deux programmes de maturation significatifs financés par la SATT Ouest Valorisation.
Grâce à un travail d’accompagnement de plusieurs mois de GO CAPITAL (1ère entrevue en avril 2019 / investissement réalisé en juin 2020) et de la SATT Ouest Valorisation, le projet s’est transformé en société autour d’une équipe expérimentée et spécialiste du domaine des anticorps immuno-modulateurs.
Interview croisée d’Hervé Brailly (HB), Président de Kalsiom et Leïla Nicolas (LN), Partner et directrice d’investissement chez GO CAPITAL
Hervé Brailly est entrepreneur en biotechnologie. Il a notamment fondé Innate Pharma, société cotée au NASDAQ. Il est également à l’origine de Systol Dynamics MI-Mabs.
A quel moment avez-vous sollicité Hervé Brailly ?
LN – Après la détection du projet au sein de la SATT Ouest Valorisation, nous l’avons sollicité en juin 2019, en sa qualité d’expert scientifique auprès de l’équipe de GO CAPITAL. Il avait déjà effectué différentes activités de conseil sur d’autres projets d’investissement de biotechnologies. Pour ce projet, il a réalisé dans un premier temps un audit scientifique sur lequel nous allions nous appuyer pour évaluer l’intérêt d’un investissement futur.
Quelles ont été les conclusions de cet audit scientifique ?
HB – Mon intervention consistait à réaliser un travail de due diligence scientifique et de formulation de la stratégie de développement de la future société. Cette analyse a conduit à proposer une série d’expériences pour conforter la validation du projet. Ces dernières ont été réalisées par un prestataire indépendant en amont de l’investissement. Parallèlement, a été proposé un repositionnement et une focalisation initiale du projet sur les maladies auto-immunes plutôt qu’en cancérologie. La phase d’audit, a confirmé l’intérêt d’un projet reposant sur un mécanisme d’action original pouvant donner lieu au développement de médicaments « first-in-class », avec bien entendu le niveau de risque risque afférent à ce type de projet.
De quelle façon avez-vous pris part à la structuration de la société ?
HB – A mon sens, le projet pouvait justifier d’un investissement d’amorçage au stade très précoce à condition d’impliquer un expert du domaine et de construire un plan clair quant aux étapes de validation pouvant déclencher un financement conséquent. J’ai pu recruter un directeur scientifique expérimenté en immuno-pharmacologie, et avec l’appui du laboratoire, nous avons construit le plan de travail jusqu’à la validation pré-clinique du concept et la qualification du candidat médicament. Ceci a ensuite permis de dimensionner le besoin de financement en définissant des milestones clairs en termes de go-no-go sur deux ans.
LN – En parallèle de la structuration juridique et comptable de la société, nous avons cherché des co-investisseurs. Advent France Biotechnology, autre fonds d’investissement français de premier plan en amorçage et en santé a choisi de nous rejoindre. En juin 2020, GO CAPITAL et Advent France Biotechnology ont financé les premières étapes de développement de KALSIOM avec une première levée de fonds de 2 M€, auprès de la SATT Ouest Valorisation qui valorise ses travaux en entrant également au capital de la société. Le projet a également bénéficié de l’accompagnement de l’incubateur régional Emergys Bretagne au sein de la Technopole Brest Iroise.
Depuis la phase de transfert de technologie, comment vous positionnez vous au sein de Kalsiom ?
HB – J’ai pu représenter les intérêts de la future société et gérer intégralement le transfert de technologie via la concession de licences d’exploitation sur les brevets. Dans la continuité de mon intervention en amont de l’investissement a conduit GO CAPITAL à me proposer d’assurer la fonction de Président exécutif (« acting CEO ») pendant la phase d’amorçage, et jusqu’au recrutement d’une équipe de management complète. Aujourd’hui j’interviens dans le suivi des opérations et la structuration de la société avec le directeur scientifique : il s’agit autant de coaching et d’accompagnement que de supervision et de validation des décisions de toutes natures intervenant dans un projet par nature complexe.